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Stev’ LeKonsternant prend à coup sûr trop souvent l’apéro. Comme le politiquement correct fondé sur rien lui provoque des réactions épidermiques, il se prête parfois au jeu dans ses rares moments de lucidité en sautant à pieds joints dans le plat. Histoire de provoquer une réaction ou un débat là où les tenants de l’Axe du Bien n’en veulent pas.

La Compagnie des Sept au clair de lune

Photo officielle du Conseil fédéral 2024, par Sina Guntern.
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Toute ressemblance entre la cultissime série de films des années 70 et le régime qui nous gouverne ne saurait être que fortuite… à moins bien sûr de considérer les actes de ce dernier sous un angle critique plutôt qu’avec bienveillance.

On a ainsi pu voir, ces derniers temps, Guy Parmelin craindre de « perdre la proximité avec le peuple » et Viola Amherd constater « la méfiance d’une partie de l’opinion publique» . Notre éminente présidente conclut à ce propos que c’est l’ « élite économique qui alimente le populisme » , sans même ébaucher le moindre embryon de réflexion sur sa propre responsabilité en la matière. Car il faut être clair : si une frange de plus en plus importante de la population exprime de la défiance, pour ne pas dire de l’hostilité vis-à-vis de ses gouvernants, c’est peut-être parce que ceux-ci se comportent en monarques d’une époque révolue et absolue quand ils ne cumulent pas les bourdes ou les malhonnêtetés. Démonstration par l’exemple.

Le Covid ou quand le divorce avec une large frange de la population s’est consommé

La période du Covid a probablement été l’un de plus fameux moments durant lesquels notre Compagnie des Sept s’est distinguée. D’aucuns prétendent que l’urgence qui a alors prévalu (urgence qu’un des anciens membres de la Compagnie décrit désormais comme une « hystérie sciemment attisée » par les milieux pharmaceutiques) explique la radicalité de certaines décisions du régime de Berne. Néanmoins, avec le recul dont nous disposons aujourd’hui, il est impossible de se satisfaire d’une telle version.  Car au moment où les grands laboratoires se sont gargarisés d’avoir créer un nouveau type de vaccin, jamais ils n’ont prétendu que ce dernier protégeait de la transmission. Pour tout dire, ce fameux vaccin n’avait pas même été testé à ce sujet. Cela n’a toutefois jamais empêché la Compagnie des Sept d’affirmer haut et fort qu’il fallait se vacciner pour protéger autrui, ni même d’interdire aux 30% de réfractaires les lieux publics pour empêcher au virus de circuler.

Notons également à ce propos qu’une étude parue dernièrement dans l’éminent journal Nature démontre qu’une personne sur quatre qui a reçu l’injection développe désormais des réponses immunitaires inadéquates. Dit plus simplement, si vous êtes vaccinés, vos cellules font aujourd’hui des erreurs de traduction de l’ARN et créent des protéines encore inconnues, avec les conséquences potentielles qu’on peut imaginer. Comme si cela ne suffisait pas, le plus haut responsable de la santé de l’état de Floride affirme aujourd’hui en sus que les lots de ces fameux vaccins sont contaminés par une importante quantité d’ADN et demande qu’ils soient purement et simplement retirés du marché.

Bref, à ce stade déjà, on peut émettre de sérieuses réserves sur la gestion de la pandémie par notre Compagnie des Sept nationale. Des réserves qui se doublent de forts soupçons d’incompétence et/ou de collusion avec les grands groupes pharmaceutiques concernés, puisqu’il est à l’heure actuelle impossible de consulter les détails des contrats passés et que des dizaines de millions de doses ont été jetées à la poubelle. Autant dire que la Compagnie des Sept ne semble pas être très regardante en matière de gestion de l’argent du contribuable et que la transparence ne fait pas partie de ses priorités. Partant de là, il est compréhensible que la période COVID ait contribué à jeter un froid entre une certaine frange de la population et nos autorités.

Avant de clore l’épisode pandémique, il convient encore de signaler que si la Compagnie des Sept s’est évertuée à élaborer des règles que l’on peut qualifier de liberticide, certains de ses membres n’ont pas eu beaucoup d’état d’âme à violer les règlementations régissant leurs propres activités. On a ainsi pu voir l’un ou l’autre de nos Pithiviers nationaux se faire taper sur les doigts pour des fuites en direction de la presse dans l’affaire dite des « Coronaleaks ». Fait remarquable, le rapport d’investigation mené à ce sujet a conclu qu’effectivement « les projets du Conseil fédéral relatifs au COVID-19 ont régulièrement fait l’objet d’indiscrétions » mais que les sources à disposition des enquêteurs étaient trop lacunaires pour pouvoir pointer du doigt qui que ce soit. A ce propos, il souligne que de nombreux emails potentiellement compromettants ont été effacés, conduisant les enquêteurs dans une impasse.

L’attitude d’un souverain absolu

Si on en était resté à la parenthèse COVID, le dégât d’image de la Compagnie des Sept serait probablement resté mineur. Malheureusement, nos Pithiviers et autres Tassins ont continué à s’illustrer. On a ainsi pu voir l’un des plus célèbres d’entre eux voir sa vie privée s’étaler dans les journaux. Si ses activités horizontales avec une jeune femme allemande ou ses balades illégales en avion de l’autre côté de la frontière lui appartiennent et ne devraient concerner que lui et sa famille, on peut en revanche sans autre affirmer que l’implication de ses collaborateurs pour régler l’affaire ou même son utilisation d’une voiture de fonction pour aller faire des galipettes passe mal dans la population. Que cette manière de faire soit légale n’y change rien, la population constate tout de même avec quelle légèreté ses dirigeants dilapident leurs impôts. Elle ne peut non plus ignorer qu’une nouvelle fois, certains courriels potentiellement explosifs ont disparu de la circulation.

Cette utilisation outrancière des fonds publiques a dernièrement pris une ampleur bien plus considérable dans l’affaire des abonnements de ski. Pour éviter d’être accusée de potentiels conflits d’intérêts, la Compagnie des Sept s’est en effet arrogée le privilège d’un abonnement général de ski d’une valeur de 4’000 francs payé par nos impôts. Que des gens qui touchent près de 500’000 francs par an peinent à comprendre le ressentiment du simple pékin qui trime pour joindre les deux bouts, mais doit débourser cette somme dans son intégralité pour pouvoir bénéficier des mêmes prestations relève d’une totale déconnection de la réalité.  La Compagnie des Sept doit comprendre que l’ère des privilèges royaux est terminée et qu’elle ne peut pas se comporter en roi-soleil si elle désire le respect de ses ouailles.

Une conception du monde totalement délirante

Privilèges, indiscrétion, incompétence ou cachotteries, la liste s’allonge. Mais on n’en est malheureusement pas encore au bout. Jamais en manque d’idées pour justifier ses propres divagations, la Compagnie des Sept a ainsi inventé le concept de « neutralité active » afin de pouvoir donner une impulsion nouvelle aux affaires extérieures du pays. En adoptant ce terme et en se réfugiant derrière un hypothétique soutien au droit, la Compagnie des Sept prend aujourd’hui clairement position pour un belligérant engagé dans un conflit. La Compagnie des Sept oublie simplement que la neutralité n’est pas un statut que l’on affirme soi-même. C’est une identité que les autres sont d’accord de nous concéder. Pour qu’elle soit effective et que le pays considéré comme neutre puisse prodiguer ses bons offices afin d’aide à régler un conflit, il convient que son intervention soit acceptée par l’ensemble des protagonistes. Sans cela, on en est réduit à proposer des conférences de paix fantoches où celui qui est en position de faiblesse sur le terrain croit qu’il peut imposer ses volontés. La ficelle est tellement grosse que certains membres de la Compagnie des Sept sont obligés de concéder qu’aucune paix n’est possible sans l’aval de tous les belligérants, sans toutefois faire, à ce jour, le nécessaire pour rectifier le tir.

A ce propos, l’implication de la Turquie plutôt que la Confédération dans les négociations qui ont été conduites à ce jour est éloquente. Un autocrate comme Erdogan est aujourd’hui mieux perçu au niveau international que notre fine équipe.

Toujours au sujet de la Turquie, il n’est pas inintéressant de rappeler qu’elle occupe illégalement depuis 1974 la partie nord de Chypre. A bien des égards, la situation qui prévaut entre la Turquie et Chypre est donc comparable à celle de l’Ukraine. Pourtant, on a beau chercher, on ne voit pas l’ombre d’une sanction émise par la Compagnie des Sept à l’encontre d’Erdogan et des siens. Pour tout dire, elle a même entamé des relations bilatérales avec ce dernier, afin de renforcer la coopération.

Dans la même veine, l’Azerbaïdjan vient de se livrer à un nettoyage propre en ordre des populations arméniennes du Haut Karabakh, ce qui n’a pas empêché la Compagnie des Sept de passer avec le régime de Bakou des accords, notamment depuis la fermeture du robinet du gaz russe. Enfin, on cherche toujours activement un embryon de sanction qu’aurait pu émettre la Compagnie des Sept contre le principal pays agresseur de la planète de l’histoire récente, à savoir les Etats Unis.

Ces quelques exemples suffisent à démontrer que la Compagnie des Sept pratique l’indignation sélective et que ses considérations prétendument éthiques relèvent de la supercherie. Un fait qui, une nouvelle fois, n’aura pas échappé aux observateurs avisés des relations internationales.

Pour clore le dossier, mentionnons encore l’épisode du renflouement du Crédit Suisse, lequel a rappelé à bon nombre d’entre nous le sauvetage d’UBS en son temps. Que ces interventions aient pu sauver un pan considérable de l’économie suisse du naufrage est un argument qui peut s’entendre, mais qui ne saurait effacer le sentiment que la Compagnie des Sept ne prête qu’aux riches. Jamais le petit entrepreneur qui trime ne pourra compter sur un traitement similaire à celui de ces banquiers, gavés de bonus, mais dont la compétence mérite d’être questionnée.

Ce petit état des lieux, non exhaustif, devrait permettre à tout le monde pourquoi nos dirigeants sont aujourd’hui victime d’une hostilité croissante. Si tout le monde a le droit de se tromper (à condition d’avoir le courage de s’excuser, ce qui semble aujourd’hui être hors de portée de bien des gens malheureusement), il n’est pas acceptable que les dirigeants d’un pays démocratique et avancé se comportent, volontairement ou non, comme des seigneurs. Croisons les doigts pour que ces quelques mots soient suivis par une prise de conscience. Après tout, ce n’est pas parce qu’on est réaliste, qu’on n’a pas le droit de rêver…

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