C’est bientôt l’été et les Birkenstock sont de retour. Pour le plus grand malheur de vos yeux et de votre nez…
Les adeptes de Birkenstock vous le diront, il n’y a rien de plus confortable. C’est un peu pareil pour le sommet du Bürgenstock. Loin d’être un sommet pour la paix, il a surtout permis à des Viola Amherdt et des Alain Berset dont la simple présence suffit à démontrer l’inanité de la chose, de serrer des pinces à tout va et de faire illusion. Viola a ainsi pu faire semblant de jouer à la facilitatrice et propager la chimère selon laquelle la Suisse continue à jouer son rôle de pays neutre, de terre de négociation et de paix. Peu importe que le sommet n’ait rien eu à voir avec un quelconque processus de conciliation comme on va le voir d’ici quelques instants, l’essentiel est que le mythe ait circulé. Car en définitive, le Bürgenstock, c’est un peu comme la Birkenstock, ça sert à ménager les pieds…
A propos de cette dernière, une brève recherche sur internet permet à chacun de trouver trucs et astuces pour supprimer les mauvaises odeurs. Pour le Bürgenstock, c’est un peu plus compliqué. Quand Zelensky a débarqué, il a brandi trois objectifs prioritaires, à savoir :
- Assurer la libre circulation en mer noire afin d’ « assurer la sécurité alimentaire mondiale » en permettant l’export de céréales ukrainiennes. Je mets des guillemets car ce que Zelensky omet de dire, c’est qu’au moins la moitié de la production agricole ukrainienne est en mains des grandes multinationales américaines. Celles là même qui sont mondialement renommée pour leur utilisation massive de pesticides notamment. Le sacro saint bénéfice US semble donc un objectif majeur pour le président urkainien. Mais là n’est pas le plus important, revenons-en à nos moutons.
- Le second point amené sur la table par Zelensky concerne la sécurité nucléaire et énergétique de l’Ukraine, notamment via le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporijja.
- Enfin, le troisième point mis en avant par Zelensky concernait le retour en Ukraine de 20’000 enfants ukrainiens déportés en Russie.
Au moment où Zelensky formulait ces objectifs, la presse signalait qu’il s’agissait là des trois points les plus consensuels dans la liste des 10 points portés par Kiev et l’Occident depuis le début des hostilités en gage de bonne foi de la partie ukraino-occidentale. C’est important à retenir pour la suite.
Pendant donc que nos diplomates s’activaient, la Russie (vous savez, le belligérant à qui on ne demande pas son avis pour régler le conflit…) posait, elle aussi, ses conditions en vue d’un cessez le feu :
- Que l’Ukraine renonce à son projet d’adhésion à l’OTAN
- Que l’Ukraine retire ses troupes des quatre régions annexées par Moscou.
Pour schématiser, on pourrait dire qu’à gauche nous trouvons Zelensky avec trois revendications et à droite Poutine avec deux autres conditions. Une position intermédiaire, et donc un réel processus de paix devrait ainsi consister à trouver une manière de s’accorder sur les points mentionnés (par exemple en réglant le problème de Zaporijja qui se trouve au cœur des exigences des deux parties) ou, si cela est impossible, à amener d’autres points sur lesquels les belligérants pourraient s’entendre. Or, sur quoi a porté la déclaration finale du Bürgenstock ? Je vous le donne en mille :
- Les trois exigences de Zelensky ont été réaffirmées
- La souveraineté indivisible de l’Ukraine (ce qui signifie également sur la Crimée…) a été réaffirmée comme non négociable.
Autrement dit, le Bürgenstock a consisté à durcir la position du président ukrainien. Au lieu donc de jouer un rôle de « centriste » et d’entremetteur dans la configuration que nous avons mis en évidence, le sommet du Bürgenstock a permis à ceux qui se situent à la gauche de la gauche de Zelenski de déplacer encore un peu le curseur de leur côté. Juste histoire de s’assurer qu’aucune paix réelle ne puisse intervenir. Dans ces conditions il était impossible aux délégations présentes pour réellement chercher des solutions de souscrire à une telle déclaration. Si les autres l’ont fait, c’est qu’elles avaient déjà au préalable intérêt à ce que la guerre continue, ou alors qu’à l’image d’Alain Berset, elles étaient présentes pour d’autres objectifs. Autant dire qu’en définitive, le Bürgenstock, ça pue un peu des pieds !
Les gens de mauvaise foi ont déjà fait passer mes propos à la trappe et se sont rassurés en se disant que je suis pro-Poutine ou quelque chose du même ordre. A ceux-là j’aimerai répondre que non, je ne soutiens pas l’intervention militaire russe en Ukraine. Dans mon optique, les militaires ne sont que les jouets de pouvoirs politiques dont les intérêts diffèrent drastiquement de ceux des peuples qu’ils sont sensés représentés. A ce propos, j’estime que l’instauration des conscriptions obligatoires a fait partie des plus grandes défaites des peuples contre ceux qui les dominent et les méprisent. Partant de là, j’affirme que le conflit qui ravage actuellement l’Ukraine trouve sa source dans les nauséabondes velléités de pouvoir des gens de l’OTAN, de la Russie et du gouvernement ukrainien simultanément. Ce qui ne m’empêche pas de penser que certains sont plus menteurs et malhonnêtes que d’autres…
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