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Fabrice Chaperon, 47 ans, marié, un enfant. Responsable syndical de Syna Genève, je suis très sensible au partenariat social et aux valeurs familiales.

Syndicalisme et christianisme

Syna a le bon goût de s'opposer au Black Friday: https://syna.ch/fr/actualites/black-friday-black-working-conditions
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Les médias actuels montrent souvent – à dessein – des syndicalistes déterminés arborant des slogans guerriers, en route pour le grand soir, le couteau entre les dents.

Les syndicats sont mentionnés seulement lorsqu’il y a de la casse, quand tout est en cendres après une manifestation, mais rarement ou jamais lorsqu’ils sont les artisans d’accords ou lorsque des victoires syndicales ont été obtenues. A croire qu’il n’existe qu’un style de syndicalisme, des gros bras crypto-marxistes bien «bruyants».

Or, il existe d’autres type de syndicalisme, notamment le syndicalisme chrétien, dont mon employeur Syna est l’héritier et dont il perpétue les valeurs.

Cette mouvance née à la fin du 19e siècle a été créée sous l’impulsion de personnalités catholiques pour ne pas laisser au socialisme le monopole de l’organisation des travailleurs.

Etre syndicaliste d’inspiration chrétienne, c’est en réalité défendre non pas l’église ni la foi chrétienne mais les valeurs sociales chrétiennes, à savoir la famille, l’égalité, la charité, la solidarité… C’est trouver des solutions afin d’apaiser les conflits. Et dans un pays où le partenariat social est (encore – mais j’y reviendrais prochainement) la solution privilégiée, où nous aimons les solutions pragmatiques, ce style de syndicalisme a non seulement sa place mais devrait devenir une référence. Le syndicat est apolitique (en tous cas il devrait l’être) et défend un maximum de travailleurs et travailleuses, sans dogmatisme.

Les valeurs chrétiennes sociale constituent par conséquent une base très solide sur laquelle construire une organisation syndicale. Il est d’ailleurs intéressant de noter que d’éminents politiciens très marqués à gauche se revendiquent du christianisme, comme – pour n’en citer qu’un – feu le président du Venezuela Hugo Chavez, qui considérait que le Christ était le plus grand socialiste de l’Histoire.

Les patrons sont parfois des alliés, souvent des adversaires mais jamais des ennemis. N’en déplaise à certains syndicats qui se revendiquent révolutionnaires mais qui dans les faits coopèrent étroitement avec le patronat lorsqu’il s’agit de finances.

Ne soyons pas naïfs: l’ultra-libéralisme débridé a péjoré la situation des employé-e-s, de nombreux patrons voyous ont surgi et la libre-circulation mal négociée a fait des dégâts. Je suis pour le principe de la libre-circulation, mais avec de vraies mesures d’accompagnement, pas des mesurettes distillées pour valider cette politique brutale. La voie du dialogue n’en reste pas moins la plus efficace en termes de résultats. Nous devons nous mettre autour de la table, quitte à avoir montré nos muscles avant: il faut absolument redonner ses lettres de noblesse au partenariat social. Or c’est une tâche pour laquelle les syndicats chrétiens sont parfaitement adaptés. Sans appartenir à l’église en tant qu’organisation, nous ne renions pas nos racines. Nous considérons que la famille – y compris au sens large d’appartenance et d’inclusion – est le socle, le fondement d’une société solidaire, où il fait bon vivre pour toutes et tous. Il faut dédiaboliser le syndicalisme – souvent, c’est un gros mot – parce qu’en fin de compte, sans les syndicats, le monde du travail serait un enfer!

Plus d’informations

Fabrice Chaperon, Responsable de région Genève, 022 304 86 00

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