Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Je suis chrétien et anarchiste de droite, j’ai un Dieu, mais pas de maître. Journaliste, à la tête du magazine Le Peuple, je m’exprime sur cette newsletter à titre personnel, avec ma casquette de philosophe et de passionné de littérature. Vous allez peut-être tomber de votre tabouret, si vous venez ici pour la première fois, mais je respecterai vos désaccords, car j’aime avant tout le débat. J’aime aussi la bonne humeur, la bière, la viande rouge et le squat à la barre fixe, mais sous la parallèle.

Toutes ces choses de grâce et de beauté

Partager cet article

Chers amis,

Il y a un livre qui m’a beaucoup marqué, ces dernières années: La Route, de Cormac McCarthy. C’est un roman très glauque mais traversé par la métaphore d’un feu qu’un père veut transmettre à son gamin dans un monde en ruines.

Nous sommes ces hommes parmi les ruines. Et pourtant, c’est au cœur de l’absurde que nous devons chercher la beauté. Je cite McCarthy: « Il n’y a pas de plus tard. Plus tard c’est maintenant. Toutes les choses de grâce et de beauté qui sont chères à notre cœur ont une origine commune dans la douleur. Prennent naissance dans le chagrin et les cendres. »

Je ne vais pas vous mentir, je suis dans le dur. Je bosse beaucoup sur Le Peuple, avec une chaîne YouTube qui commence à bien décoller, mais je dois également multiplier les mandats de communication pour joindre les deux bouts. Une chose qui m’aide à traverser la tempête, c’est tout bêtement d’aller me balader dans le Jura, ou autour de ma maison, avec mon vieux téléphone prêt à capter l’instant.

Bon là je triche, c’était en France.

Je n’ai, autant vous le dire d’emblée, aucune prétention artistique. Je partage simplement ces photos avec vous parce qu’elles sont une autoroute vers mon cœur. J’espère qu’elles vous plaisent.

J’éprouve une curieuse nostalgie, ces derniers jours: celle du brouillard de mon enfance. Dans ma bonne vieille ville ouvrière, j’aimais quand le ciel se faisait rouge, quand on ne voyait plus deux pas devant soi et quand avoir le cœur à gauche était le signe d’un esprit rebelle, pas un plan de carrière. Se prendre des mines avec des bières bretonnes, écouter les Dropkick Murphys et partir à la muscu le lendemain. Finalement, même Téléfoot me manque, alors que je n’aime pas le foot.

« Je dispose de mon enfance qui se perd dans la nuit comme une racine. J’ai commencé la vie sur la mélancolie d’un souvenir », écrit Antoine de Saint-Exupéry dans Pilote de Guerre, unautre bouquin qui m’est cher. L’étrange – et c’est peut-être le miracle de cette foi que je conserve contre toute évidence – est sans doute que cette nostalgie soit constitutive de mon bonheur.

Désolé, j’avais envie d’écrire une connerie après mon dernier post très lugubre, mais j’ai préféré partager avec vous quelques photos qui me tiennent à cœur. J’espère que vous ne m’en voudrez pas.

Raphaël

Les commentaires sont désactivés.