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Je suis chrétien et anarchiste de droite, j’ai un Dieu, mais pas de maître. Journaliste, à la tête du magazine Le Peuple, je m’exprime sur cette newsletter à titre personnel, avec ma casquette de philosophe et de passionné de littérature. Vous allez peut-être tomber de votre tabouret, si vous venez ici pour la première fois, mais je respecterai vos désaccords, car j’aime avant tout le débat. J’aime aussi la bonne humeur, la bière, la viande rouge et le squat à la barre fixe, mais sous la parallèle.

Pour en finir avec l’extrême-droite et ses méthodes

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Ne faites pas comme Mathilde Mottet et ses copains.

Chers amis, chers camarades,

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Quoi qu’il en soit, je me suis dit qu’il vaudrait la peine de vous parler d’un sujet qui me concerne directement et qui a été traité par Blick (mais sur un autre plan) hier : le passage de la co-présidente des femmes socialistes Mathilde Mottet sur la chaîne Twitch Eteicos, marquée à gauche.

Pendant une trentaine de minutes, le trio à l’écran est revenu sur une vidéo que j’avais consacré à la Valaisanne lors de son fameux doigt d’honneur au drapeau suisse en 2023. Alors soyons clairs, je ne vais pas revenir en détail sur tous les propos tenus durant cette séquence : rien que le passage où la petite troupe se demande si je suis catholique ou évangélique (alors qu’une image de la Vierge se trouve derrière moi) suffirait à démontrer son inculture. 

Rétropédalage et diabolisation

Deux moments, en revanche, m’ont marqué. Le premier voit l’un des animateurs, Sélim Zeggani, ironiser lourdement sur une proposition de débat que je lui ai faite récemment et pour laquelle il avait montré de l’intérêt. « Comment ? Discuter avec l’esstremdrouate ? Jamais ! », devait-il courageusement rétropédaler (je cite en substance. D’ailleurs, la vidéo a été supprimée) devant ses amis. Pour noircir le tableau, le même monsieur devait me prêter des propos très durs sur l’immigration. Lesquels ? Aucune idée puisque ça n’a jamais été mon sujet. Sélim Zeggani, qui gagne sa vie au sein d’un média de service public dont j’ai naguère été rédacteur en chef, n’a visiblement pas encore été formé à la déontologie mais ça viendra.

Dans la foulée, Mathilde Mottet devait y aller de son propre couplet sectaire en ironisant lourdement sur la présence, parmi mes blogueurs, d’une personnalité de gauche. D’abord en l’imitant avec une voix ridicule, puis en lâchant « On dirait moi qui justifie ma présence au PS ». Le tout, bien en tendu, en associant à nouveau mon média – qu’elle n’a jamais lu – à la sempiternelle extrême-droite.

Ne pas laisser passer

Alors je sais que beaucoup d’entre vous estimez qu’il ne faut pas perdre une seconde avec ces gens. Mais Madame Mottet, sous ses bonnets fluos trop courts, est tout même la coprésidente des femmes socialistes suisses ! Quant à l’accusation rituelle d’extrémisme, elle me laisse peut-être froid, mais elle affecte des proches. Cette semaine, j’ai par exemple appris qu’un ami avait perdu un poste pour avoir répondu à un entretien (par ailleurs complètement apolitique) sur mon média ! Et vous pensiez vivre dans des pays libres ?

« Moi je suis aussi, pour la violence », glisse ce salarié du PS durant l’émission. Mais sinon tout va bien.

Diaboliser l’autre, refuser le débat, lancer des accusations imaginaires, faire perdre des postes de travail sans raison (et s’opposer à la parution des articles, comme le mentionne Blick)… Toutes ces méthodes, qu’on se le dise, sont parfaitement totalitaires. N’est-ce pas au nom d’accusations sans fondement, par exemple, qu’on a envoyé des citoyens américains d’origine japonaise dans des camps au milieu du désert, en 1942 ? N’est-ce pas parce qu’on leur prêtait l’envie de nuire au camarade Staline qu’on a envoyé des zeks par millions dans les goulags ? N’est-ce pas au nom d’une haine irrationnelle qu’on a déporté et massacré des peuples entiers au siècle dernier ?

Une bien curieuse nostalgie

Je n’aime pas, je n’ai jamais aimé et je n’aimerais jamais le totalitarisme. L’état, qu’ont toujours déifié les crapules, m’apparaît tout au plus comme un mal nécessaire pour éviter une société à deux vitesses. Si je suis conservateur, je le suis d’abord pour moi, sans vouloir imposer mon mode de vie aux autres.

Durant l’émission, Robin Magnusson, responsable de campagne en ligne au PS Suisse et co-fondateur d’Eteicos a montré des penchants bien moins libertaires : « Moi je suis aussi, pour la violence », a-t-il par exemple asséné, en précisant que ladite violence devait servir la dictature du prolétariat. On se réjouit de voir à quoi ressemblera son parti une fois qu’il aura déporté tous ses éléments bourgeois. À l’époque dont le gentil militant semble avoir la nostalgie, cela ne s’est pas toujours très bien passé.

Que Dieu nous garde,
Raphaël Pomey

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