Le Conseil communal de Lausanne a voté quatre résolutions, disons-le, stupides. Il s’agissait de condamner non seulement les bombardements sur Gaza – j’aurais compris – mais encore de donner la leçon sur toute la ligne à Israël et de chapitrer un Conseiller fédéral – Ignazio Cassis, pourtant bien renseigné, lui, s’agissant des liens troubles de certaines organisations humanitaires avec le pouvoir tyrannique islamiste et militaire à Gaza.
L’humanisme consiste à placer toutes les victimes, israéliennes et palestiniennes, sur le même plan, sans tomber dans l’équivalence entre Israël et le Hamas. Notre Conseil communal – je suis Lausannoise – a fait très exactement le contraire : diaboliser Israël en le plaçant au même niveau, voire pire, que le Hamas et rappeler de manière insistante et forte – à juste titre – les victimes civiles gazaouies, tout en évoquant une seule fois et du bout des lèvres les Israéliens massacrés et enlevés le 7/10 : deux poids et deux mesures donc.
Je le répète : il faut mettre toutes les victimes sur le même plan et aider Israël à se débarrasser du Hamas, pour le bien des Gazaouis eux-mêmes et la sécurité d’Israël. Demander la fin des bombardements – par-delà les « pauses humanitaires » – est légitime, se vautrer dans un discours antisioniste verrouillé est à la fois stupide et dur envers tout un pays qui a été envahi le 7/10 de la pire des manières et qui a déjà perdu un tiers de sa superficie à cause des incessantes roquettes du Hamas. L’idéologie antisioniste assèche la pensée et le cœur, cela n’a jamais été aussi évident qu’aujourd’hui, alors que les actes antisémites se propagent sur la planète, y compris en Suisse.
Ensemble à Gauche a bricolé quatre résolutions prétentieuses et faussement humanitaires, du moment qu’elles ne se concentrent pas exclusivement sur la cessation des bombardements meurtriers et qu’elles ne mentionnent jamais le Hamas pour ce qu’il est : un poison autant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. Je pourrais citer Manon Zecca mais ils s’y sont mis à plusieurs pour flinguer lourdement Israël, sans le moindre mot de soutien envers le peuple juif en Israël et en diaspora. Le plus triste reste, à mes yeux, l’état de distraction de bon nombre de Conseillers communaux, femmes et hommes symboliquement pris en otage au point de voter les quatre résolutions, avec quelques refus et de pauvres abstentions.
Personne pour se lever et porter une parole humaniste réelle dans cette réalité parallèle. Espérons qu’un sursaut moral viendra. Les Palestiniens – soutenus par quantité de relais stupides et/ou violents à l’étranger – n’auront jamais un pays allant de la mer au Jourdain, et les Israéliens devront renoncer à leurs colonies en Cisjordanie. Ce sera un deuil réciproque et tenir un langage qui n’incrimine qu’une seule des deux parties est totalement à côté de la plaque.
J’implore donc le PS – la droite aussi, mais elle est moins syndrome-stockholmisée vis-à-vis de la gauche radicale – de trouver l’énergie d’un sursaut moral si la Suisse veut contribuer à faciliter une solution politique à deux États, sans le Hamas et avec une nouvelle équipe dirigeante en Israël. Pour ma part je me sens otage de ce délire qui a saisi le Conseil communal de ma ville et ne suis de loin pas la seule dans ce cas. J’en profite pour remercier toutes les personnes, juives et non juives, qui n’ont cessé de témoigner du soutien à mes réflexions depuis le funeste 7/10. Je découvre avec elles et grâce à elles quantités d’éclairages vraiment intéressants. J’ai perdu des amis, j’ai découvert à quel point les juifs sont seuls, je suis lessivée par l’air du temps et je tenais à le dire ici.
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