Il est piquant qu’une étudiante de la Haute École de Santé Vaud (HESAV) éveille sa conscience et celle de son entourage face à des recommandations qui l’interpellent vivement et que l’on cherche à inculquer de façon douce, potentiellement sournoise, aux élèves : « Le message était que ce n’est pas une obligation, car c’est la première année que l’école met ça en place, donc ils disent qu’ils seront indulgents là-dessus mais ils l’encouragent très fortement. »
Quelle est la mission d’une «Haute Ecole de Santé» ?
Il n’est pas anodin que ce soit une sociologue qui ait le rôle de directrice de cette «Haute Ecole». Quelle est sa connaissance (« con-naître » = naître avec ! ) du suivi d’une femme enceinte et de l’accompagnement d’un accouchement ? Elle-même semble être formatée par l’évolution des rapports individus-société qui se plient aux exigences d’une très faible minorité, laquelle cherche à imposer une identité apparente que la complicité de certains chirurgiens (par les amputations qu’ils pratiquent) et certains praticiens endocrinologues favorisent, tout en ne tenant pas compte des effets ontologiques consécutifs. Ils s’arrogent ainsi le droit de modifier des corps, niant par là l’essence même des êtres humains.
De ce fait, une partie de la technoscience médicale dans son domaine cloîtré se croit supérieure à la nature et ne tient pas compte que celle-ci finit un jour ou l’autre par reprendre ses droits. Ainsi, des femmes comme des hommes détransitionnent. Leurs témoignages sont poignants. Qu’en fait l’HESAD ? Ou encore le Bureau de l’égalité vaudois qui propose des pistes pratiques pour que ses lecteurs puissent démontrer leur « volonté de privilégier l’inclusion et le respect de chacune et chacun ». Quand cette obsession de l’égalité prendra-t-elle conscience que la notion d’équivalence n’est pas identique à celle d’égalité ?
Dans une interview de la RTS1 Carole Wyser décrit toute l’organisation de l’Ecole dont elle est la directrice. On voit bien à quel point les élèves sont encadrés et cadrés. J’y dénote la même limitation de leur entité humaine porteuse de leur jeunesse et de leur aspiration pour la profession choisie, que celle qu’on impose aux patients réduits à n’être que des cas traités selon des diagnostics bien étiquetés. Le fait aussi qu’on ait pareillement développé l’imagerie médicale montre un certain désintéressement pour l’observation et l’anamnèse des patients qui développent pourtant les perceptions des thérapeutes et permet une vision large des patients, ce qui éviterait bien souvent des clichés radiologiques coûteux et des erreurs stratégiques.
Un autre exemple flagrant en est l’usage de mannequins de haute technologie. Ainsi, l’étudiant a son attention focalisée sur une entité dépourvue de toute la sensorialité et la sensibilité affective d’un être humain., ce qui l’incite à se focaliser sur une partie ou un aspect du corps et non sur la personne entière véritable microcosme. Et pourtant, l’accompagnement du travail de l’accouchement et de l’enfantement nécessite à chaque instant une perception la plus globale possible de tous les processus en jeu et du vécu global de la femme.
L’imposition aux étudiantes sages-femmes de se plier à des exigences mentales dénote bien de l’éloignement de la nature humaine et de l’encouragement à une société transgenre qui veut qu’une femme enceinte soit appelée Monsieur si elle a décidé d’être transgenre.
Cet état de fait ouvre aussi sur la dimension que la médecine officielle s’est passablement distancée de l’art médical pour se limiter à une technoscience qui se veut toujours plus puissante, tant techniquement qu’économiquement. On en vient à constater à quel point l’économie influence la conscience de ce que sont les êtres humains, lesquels n’ont d’importance que par ce qu’on peut détecter d’eux et développer industriellement pour influencer leurs santés. Quelle différence d’avec la notion de thérapeute, celui qui prend soin d’autrui avec tout sa personne !
L’exemple de la gestion de la covidémie montre aussi très clairement à quel point cette dynamique technoscientifique avec des injections géniques a servi la politique et l’économie au détriment de l’art médical et de la santé à tout âge.
Grâce au balancier inhérent à la vie, le système a été tellement poussé à bout qu’un bilan très approfondi se fait à plusieurs niveaux, amenant des enseignements très positifs sur plusieurs plans. Un livre particulier vient d’être publié : « Contre la détestation de l’homme par l’homme, Plaidoyer pour la personne humaine », par Véronique Bourgninaud.2
Pour revenir à l’élève sage-femme, il est heureux qu’elle exprime son désarroi face à une telle imposition. Pour renverser la balance, on voit que c’est à un niveau beaucoup plus global qu’il est impératif d’agir, par exemple en créant un collectif qui remonte le cours de ce qui a conduit à une telle déviance des lois naturelles.
Marie-France de Meuron
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