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Marie-France de Meuron a obtenu son diplôme fédéral de médecine en 1973 à Genève. Forte d’une expérience professionelle très riche, elle se présente comme praticienne en somatognosie, pratique médicale centrée sur la connaissance de soi par et dans le corps.

Que nous évoque l’enfance ?

Jordan Whitt/Unsplash
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L’Enfant-Roi

Entre 2 et 4 ans, l’enfant passe par une phase d’enfant-roi. Il donne l’impression que tout lui est possible et permis.

Une chanson évoque pour moi cette vastitude : «La Mer», de Charles Trenet : «La mer qu’on voit danser le long des golfes clairs». Je fais un parallélisme avec l’enfant qui découvre les mouvements possibles de son corps. Au niveau psycho-affectif : «Elle confond ses blancs moutons avec les anges si purs». Ne dit-on pas d’un enfant qu’il «sourit aux anges» ? Quand je contemple un enfant, je le perçois comme «la mer, bergère d’azur infinie»  et j’éprouve alors : « d’une chanson d’amour la mer a bercé mon coeur pour la vie».

L’individualisation

Toutefois, l’entité humaine ainsi confondue avec la mer est appelée à se singulariser. De la sorte, sa nutrition par exemple demande de passer de la bouillie à des aliments solides et différenciés. La venue de ses dents confirment cette évolution.

L’enfant dépend de sa famille, de son entourage, de son environnement naturel et national. Il en va ainsi de son langage qui sélectionne des sons et des prononciations, comme pour ses activités manuelles et sportives.

Le type de pédagogie qu’il reçoit façonnera sa personnalité et son savoir

Son corps lui apportera des moyens de plus en plus développés pour assumer de nouvelles et différentes tâches.

Le développement psycho-affectif

L’enfant vit un développement psycho-affectif intense dépendant de moult facteurs. Evidemment, mère et père le conditionneront dès la naissance. Petit à petit, il lui est donné de se défusionner d’eux, ce qui s’effectuera sur différents plans. Si le processus ne s’effectue pas correctement, les conséquences seront profondes. Simone Paccot fait la jonction entre l’évolution psychologique et spirituelle et décrit les suites d’une défusion absente ou partielle (2) : Un enfant peut avoir été aimé dans la confusion des sexes….. Il est fondamental d’être assuré, confirmé dans son identité sexuée. Cela n’exclut pas qu’il faille connaître et libérer la dimension féminine qui est en tout homme et la dimension masculine qui est en toute femme. Mais nous ne pouvons entrer dans notre véritable identité qu’en nous situant clairement  en tant qu’homme ou en tant que femme.

Le développement sexuel

Un grand renouveau s’en vient à la puberté, quand les organes sexuels  se développent. Alors des pulsions très diverses s’éveillent dans un chaos plus ou moins marqué jusqu’à trouver une certaine cohésion et affirmer une identité. Ce cheminement dépendra de différents facteurs dont beaucoup sont psycho-émotionnels et sociétaux. Il passera par des phases conscientes ou inconscientes qui animeront des relations plus ou moins éphémères.

Certains jeunes peuvent alors avoir l’impression et le ressenti qu’ils ont un genre ou un sexe différent de la majorité. Jusqu’à peu, ils se sentaient à l’écart de la société ; ce n’est que récemment que les mariages d’homosexuels sont admis. Le phénomène a pris de l’ampleur avec les LGBT et, suite à l’Eurovision 2024, est venu sur scène (c’est le cas de le dire !) avec l’apparition des non-binaires et du troisième sexe.

Nemo, chanteur « non-binaire » à l’Eurovision 2024.

Ces deux concepts sont clairs si on en reste au niveau mental.

Mais sont-ils appropriés à la nature humaine, à son corps substantiel dans sa structure complexe ordonnée, où chaque élément le constituant est relié aux autres éléments, avec des interrelations pleinement définies ?

Ainsi, le corps incarne l’in-dividu (être non divisé). Par là, on perçoit bien l’unité de l’entité humaine. Le symbole du Tao montre nettement cette rencontre entre le principe féminin – le yin –  et le principe masculin – le yang – qui s’épousent en une unité au-delà de la dualité. De même la femme épouse l’homme et peut créer une unité, l’enfant.

Dans une telle construction, il ne semble pas qu’il y ait la place pour un troisième sexe….

Dans le même ordre d’idée, peut-on nier l’existence de la binarité à la base de tout phénomène terrestre, de toute incarnation ?

1) https://www.youtube.com/watch?v=PXQh9jTwwoA
2) Simone Pacot : L’évangélisation des profondeurs (Ed Cerf), Chap VI, Les confusions dans les fonctions familiales

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